Jenufa
Juin 2026 | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|
Lu | Ma | Me | Je | Ve | Sa | Di |
Jenůfa – Leoš Janáček | Opéra
Durée approximative : 2 heures 20 minutes, avec un entracte de 20 minutes
Langue : tchèque, avec surtitres en anglais et en tchèque
AVERTISSEMENT : Ce spectacle contient des scènes de violence et ne convient pas aux enfants.
Jenůfa est la première œuvre lyrique majeure de Leoš Janáček, compositeur tchèque de renommée internationale.
Leoš Janáček fut profondément marqué par le drame réaliste Sa belle-fille de l’écrivaine tchèque Gabriela Preissová, joué en 1890 au Théâtre national sans grand succès. Janáček adapta lui-même la pièce en un livret en prose, conservant la structure littéraire originale, devenant ainsi l’un des pionniers de l’opéra chanté en prose plutôt qu’en vers, comme le voulait la tradition.
Avec un sens aigu du drame populaire et une grande empathie, il dépeint les relations humaines dans l’univers rude d’une communauté villageoise refermée sur elle-même, où chacun connaît la vie des autres. Ce milieu influence le destin de la jeune Jenůfa et, surtout, les actes de sa belle-mère Kostelnička, soucieuse de préserver sa réputation de femme vertueuse et le respect du village. Pour protéger son honneur, elle en vient à assassiner secrètement l’enfant illégitime de Jenůfa.
Jenůfa est un drame bouleversant sur la méfiance, la jalousie, les différentes formes d’amour et la capacité de pardonner l’impardonnable. Janáček acheva l’opéra au début de l’année 1903.
À cause d’un conflit avec le directeur musical Karel Kovařovic, le Théâtre national de Prague refusa de le monter. C’est donc le Théâtre national de Brno qui en donna la création mondiale, le 21 janvier 1904, au Divadlo na Veveří. Le Théâtre national de Prague ne l’interpréta qu’en 1916, dans une version remaniée. L’opéra fut ensuite présenté à Vienne (1918) et dans de nombreuses villes. Aujourd’hui, Jenůfa figure au répertoire de nombreux opéras à travers le monde.
Recommandé à partir de 15 ans.
Synopsis
Dans un village de la Moravie du XIXe siècle.
L'intrigue de l'opéra est basée sur des relations familiales complexes entre les descendants de Grand-mère Buryja, propriétaire du moulin, et les villageois. En effet, avant l'épisode que l'opéra dépeint, on apprend que Buryja a autrefois eu deux fils qui se sont mariés, ont eu des enfants, puis sont morts. L’aîné, propriétaire du moulin de la famille, avait épousé la veuve Klemeň, qui avait déjà un fils, Laca ; de leur union naît Števa Buryja. Le second fils de Grand-mère Buryja, Toma, a eu de sa première épouse une fille qui s'appelle Jenůfa ; après la mort de la mère de Jenůfa, il a épousé Kostelnička (ce qui veut dire « femme du bedeau »). Selon la coutume, seul Števa en sa qualité de fils légitime de l'aîné des frères héritera du moulin, alors que son demi-frère Laca et sa cousine Jenůfa devront gagner leur propre vie.
Acte I
Au moulin de la vieille Buryja. Les premiers jours d'été, le jour de l'appel pour le régiment. Jenůfa, Laca et Grand-mère Buryja attendent le retour au moulin de Števa (le xylophone simule le tic-tac du moulin). Jenůfa est amoureuse de Števa et porte en secret son enfant. Elle craint que son amant n'ait été obligé de rejoindre l'armée en ce jour de conscription. Laca, amoureux de sa cousine Jenůfa, nourrit une haine amère contre la position confortable d'héritier dont jouit son demi-frère; par jalousie, il a également enfoui des vers dans le romarin que Jenůfa a planté pour son mariage avec Števa. Tout en se plaignant, il joue avec son couteau, et, trouvant la lame émoussée, le confie au meunier pour qu'il l'aiguise.
Le contremaître du moulin annonce à la famille que Števa n'a finalement pas été enrôlé, à la plus grande joie de Jenůfa et à la plus grande déception de Laca. Tous quittent la scène sauf Jenůfa qui attend, l'âme légère, le retour de son amant. Le voici d'ailleurs qui revient accompagné d'un groupe de soldats, complètement ivre et vantant ses prouesses auprès des filles. Alors que les musiciens, à sa demande, se mettent à jouer un air folklorique (c'est un des rares moments où Janáček sacrifie au pittoresque villageois), il entraîne misérablement Jenůfa dans une danse grotesque.
Kostelnička apparaît soudain faisant cesser la musique et glaçant l'assemblée. Choquée par le comportement de Števa, elle le sermonne en public et lui interdit alors de se marier avec sa belle-fille tant qu'il ne sera pas resté sobre une année durant. Les soldats et la famille refluent, laissant seuls Števa et Jenůfa. Celle-ci l'implore de l'aimer, mais lui, n'ayant pas connaissance de la maternité de Jenůfa, incapable de soutenir une conversation sérieuse, lui retourne quelques banalités en lui caressant la joue avant de la quitter.
Laca revient, toujours aussi amer, les a espionnés. Il tente d'entraîner Jenůfa à critiquer Števa, mais celle-ci prend la défense de son amant en dépit de tout. Laca enrage d'imaginer que Števa ne la considérera jamais, si ce n'est pour ses jolies joues roses. Et, de colère incontrôlée, il s'empare de son couteau et lacère la joue de Jenůfa.
Acte II
Quelques mois plus tard dans la maison de Kostelnička, c'est l'hiver. Les volets sont clos, même durant la journée. Kostelnička a annoncé au village que Jenůfa est entrée en service à Vienne. En réalité, elle la cache ainsi que le fils de Števa dont elle a accouché il y a une semaine. Elle ne peut pas les dissimuler longtemps. Jenůfa est épuisée mais son enfant la rend si heureuse. Števa, ne s'est plus montré depuis l'été ! Kostelnička lui a demandé de venir aujourd'hui. Elle donne une potion soporifique à Jenůfa. Tandis que sa belle-fille dort, Kostelnička implore Števa de prendre ses responsabilités, de sauver l'honneur de Jenůfa qui est aussi le sien. Ce dernier rétorque à sa tante qu'il pourvoira en secret aux besoins de la mère et du bébé, car personne ne doit savoir qu'il en est le père. En effet, son amour pour Jenůfa est mort le jour où Laca l'a défigurée ; et depuis, Števa s'est engagé auprès de Karolka, la jolie fille du maire. Števa sort.
Laca entre chez Kostelnička. Épuisée, celle-ci lui dévoile le secret entourant le bébé et la couardise de Števa. Laca, toujours amoureux de Jenůfa souhaite l'épouser mais avoue être réticent à l'idée de prendre sous son aile le fils de son rival. Entrevoyant une porte de sortie, Kostelnička prétend alors que le bébé est mort peu après sa naissance et que la trace du déshonneur n'existe plus. Laca quitte alors la maison pour aller faire publier les bans.
Maintenant seule, Kostelnička réalise alors la portée de son mensonge et la terrible situation dans laquelle elle vient de se plonger. Jenůfa dort et Laca va revenir dans quelques instants. Acculée et déchirée entre la sauvegarde de son honneur et le bonheur de sa belle-fille elle prend alors l'effroyable décision de supprimer l'enfant. Dans un état quasi-second, elle subtilise le bébé et sort dans le froid mordant de la nuit.
Jenůfa se réveille, la tête lourde, cherche son fils, mais la porte est fermée. Elle chante une prière pour son enfant. Kostelnička revient et lui annonce qu'elle est restée inconsciente quelques jours, victime d'une fièvre, et que son enfant est mort. Elle lui révèle également la lâcheté de Števa. Jenůfa est effondrée. Mais soudain, Laca revient, réconforte la jeune fille et lui propose de l'épouser. Touchée bien que n'éprouvant aucun sentiment envers lui, Jenůfa accepte.
Acte III
Deux mois plus tard, voici venu le printemps et le jour des noces. Alors que l'on apprête la mariée, on découvre une Kostelnička ravagée, rongée par son hideux mensonge, qui n'est plus que l'ombre d'elle-même. Laca regorge d'attention pour sa promise et lui annonce l'arrivée prochaine de Števa, avec lequel il s'est réconcilié. Tiens, le voilà justement qui vient présenter ses vœux, accompagné de la fille du maire, sa future femme. Deux couples bien différents: la simplicité des premiers contraste avec l'élégance un peu tapageuse des autres. Quatre personnes, dans l'assistance, partagent un lourd secret : la naissance et la mort d'un enfant, mais ignorent qu'il s'agit d'un meurtre, sauf la meurtrière. La noce se prépare: des personnages pittoresques entrent, endimanchés. Costumes chatoyants des jeunes filles qui chantent pour les mariés — deuxième musique « pittoresque » de Janáček — respectant ainsi le rite traditionnel de la noce. Le maire est là, un peu ridicule, sa femme fait des épates, critiquant la sobriété vestimentaire de Jenůfa.
Alors qu'un groupe de jeunes filles enrubannées dansent et chantent pour fêter le bonheur des promis, un villageois arrive soudain épouvanté. Il explique qu'avec le dégel, l'on a découvert le corps d'un nourrisson noyé sous la glace du ruisseau. Jenůfa crie son désespoir lorsqu'elle reconnaît les langes de son bébé. Interloquée, la foule découvre qu'il s'agit de l'enfant secret de Jenůfa et bientôt, les soupçons du meurtre se tournent vers elle. Alors que les villageois s'apprêtent à se jeter sur la jeune mariée pour la châtier, Laca la défend et Kostelnička sort de sa torpeur, avoue son crime à la surprise de tous. Elle reste la Kostelnička mais sous un jour de vérité nouveau et inconnu. La froide et autoritaire marguillière impose le respect dans l'erreur commise, dans son orgueil criminel, dans son amour fort et insoupçonné pour Jenůfa. Elle reste grande, face au maire couard, sa pécore de femme et à l'insignifiance de Karolka qui s'empresse de rompre avec Števa. Kostelnička implore alors sa fille adoptive de lui pardonner. Jenůfa, pourtant remplie de douleur, comprend alors que le geste de sa marâtre, bien qu'inqualifiable, était une forme d'amour gauchi envers elle; elle lui pardonne avant que le maire ne remette Kostelnička aux autorités.
Puis, seule avec Laca, consciente du déshonneur qui frappe sa famille, Jenůfa propose d'annuler leur mariage et de se séparer. Mais le jeune homme lui renouvelle le témoignage de son amour et lui propose un nouveau commencement
Programme et distribution
Théâtre national de Prague
Le Théâtre national (Národní divadlo), situé à Prague est le plus célèbre théâtre de la République tchèque. Son importance culturelle et symbolique est centrale dans les cent dernières années de l'histoire la nation tchèque en particulier dans la deuxième moitié du xixe siècle lors de la Renaissance nationale tchèque.
Histoire
Le Théâtre national est l'une des plus importantes institutions culturelles tchèques. Au milieu du xixe siècle, alors que Prague n'est plus que la capitale des États de la couronne de Bohême depuis longtemps vassale du Saint-Empire romain germanique puis Austro-hongrois et dont les élites sont largement germanisées sinon allemandes, le réveil du sentiment national tchèque secoue la ville de sa torpeur. Le Théâtre national sera le catalyseur, le symbole et l'illustration de cette renaissance de la culture tchèque.
En voiture
Pour le centre (OldTown), l'approche sur Masarykovo nábřeží (Masaryk remblai) dans la direction de la Chambre de danse, au carrefour en face du Théâtre National, tourner à droite à la rue Divadelní et puis encore à droite à la rue Ostrovní au parking du théâtre national . Le parking coûte 50 CZK / h.
En tram
Par jour trams n ° 6, 9, 18 et 22 et la nuit trams n ° 53, 57, 58, 59 jusqu'à l'arrêt "Národní divadlo" - en face de l'immeuble historique NT; en tramway jour n ° 17 jusqu'à l'arrêt "Národní divadlo".
En métro
Pour la station "Mustek", ligne B (jaune), puis à pied sur la rue Narodni; ou à la station "Karlovo náměstí" et deux arrêts de tram n ° 6, 18 ou 22 jusqu'à l'arrêt "divadlo Národní". Pour la station "Staroměstská", la ligne A (verte), puis deux arrêts de tram n ° 17 jusqu'à l'arrêt "divadlo Národní".